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La voiture électrique est-elle vraiment écologique ?

La voiture électrique est-elle vraiment écologique ?

À l'horizon de la fin des ventes de voitures neuves thermiques en 2035 décidée par le Parlement européen, le marché des véhicules électriques a le vent en poupe et représente aujourd'hui 13,5 % du marché des ventes automobiles. Un marché qui a été multiplié par 6 entre 2016 et 2021. Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), une voiture électrique peut être définie comme une "voiture verte" en raison de son plus faible impact environnemental par rapport à une voiture thermique.

Mais la voiture électrique demande à être encore améliorée pour être vraiment considérée comme 100 % écologique. Selon la batterie dont elle est équipée, un véhicule électrique peut en effet avoir un impact non négligeable sur l'environnement. De la même manière, le recyclage des composants d'une voiture électrique, et en particulier de sa batterie, est loin d'être parfait aujourd'hui en ce qui concerne la protection de l'environnement.

La voiture électrique : un moindre impact environnemental

Une voiture électrique est d'abord écologique car elle ne brûle aucun hydrocarbure (essence ou diesel) puisque son moteur n’utilise pas d’énergie fossile pour fonctionner, mais de l'électricité. De la même manière, et contrairement aux voitures qui roulent grâce à un moteur à essence ou diesel, une voiture électrique n’émet quasiment pas de particules fines, particulièrement polluantes et néfastes pour l'environnement.

À l'usage, et à modèle équivalent, une voiture électrique a ainsi un impact carbone, c'est-à-dire un bilan d'émissions de gaz à effet de serre, dont notamment le CO2, au minimum 2 à 3 fois inférieur à celui d’un véhicule thermique sur l'ensemble de sa durée de vie et en considérant au total une distance parcourue de 200 000 km.

Mais les batteries des voitures électriques posent problème

Si la voiture électrique est plus écologique que la voiture thermique en particulier en raison de ses plus faibles émissions de gaz à effet de serre et de Co2 en particulier, à l’origine du réchauffement climatique, sa fabrication et les batteries nécessaires au fonctionnement de ce type de véhicule posent problème en revanche quant aux atouts de la voiture électrique en matière de protection de l'environnement.

La production d'une voiture électrique a en effet d'abord un impact carbone plus important que celle d'un véhicule thermique. Ce dernier est en effet évalué à 15 tonnes équivalent Co2 contre 5 tonnes pour une voiture thermique.

De plus, la capacité de stockage d'énergie de la batterie d'une voiture électrique entre aussi en jeu en matière d'impact carbone d'une voiture électrique. Concrètement, plus une batterie a une capacité élevée (et en particulier si sa puissance est supérieure à 60 kWh selon l'ADEME), plus son poids est important, ce qui, au final, rend plus lourde une voiture électrique et a pour conséquence de limiter son faible impact carbone.

Une voiture électrique qui dispose d'une grande autonomie, comme c'est le cas en général des véhicules de grande taille type SUV, qui sont aussi équipés d'une batterie plus puissante et donc plus conséquente en raison de leur poids, perd de son avantage écologique, l’impact carbone d’un véhicule électrique augmente en effet quasiment de manière proportionnelle à son poids.

Ce problème de batterie souvent surdimensionnée par rapport à l'usage qui est fait d'une voiture électrique rend donc cette dernière finalement moins écologique. L’Agence de la transition écologique (ADEME) illustre ainsi ce problème : "Par rapport à une berline compacte diesel, la dette carbone est remboursée au bout d’environ 15 000 km pour un petit véhicule de type citadine électrique alors qu’elle n’est remboursée qu’après 100 000 km pour un SUV électrique haut de gamme".

En résumé, une voiture électrique garde son capital écologique si son modèle est d'abord le plus léger possible au départ, et si elle n'est pas équipée d'une batterie d'une capacité supérieure aux besoins de l'automobiliste. Sinon, le poids élevé du véhicule participe à réduire nettement son impact carbone.

Quid du critère écologique de l'électricité qui permet de recharger ce type de voiture ?

Pour fonctionner, une voiture électrique, et plus précisément sa batterie, doit être rechargée, selon les modèles de véhicule et surtout leur puissance et leur autonomie, en électricité par l'intermédiaire de son branchement à une simple prise électrique domestique ou à une borne de recharge dédiée à cette fonction.

L'électricité produite en France est fabriquée principalement grâce au nucléaire, et est donc décarbonée. Mais quand l'électricité est importée d'autres pays, elle peut être produite à partir de gaz, de charbon, de pétrole, ou encore de fioul, des énergies fossiles non renouvelables, polluantes, qui ont un impact sur la qualité de l’air et la pollution de manière générale. De plus, ces énergies fossiles produisent aussi des déchets dangereux pour l’environnement.

En conséquence, une voiture électrique qui a besoin de cette énergie pour fonctionner participe indirectement à cette pollution et n'est donc pas 100 % écologique.

Comme l'ADEME l'indique, une voiture électrique est vraiment écologique si son utilisateur favorise le rechargement de son véhicule avec de l’électricité plus renouvelable et bas carbone, c'est-à-dire si ce dernier est effectué aux moments les plus propices (la nuit et pendant la journée aux heures où la demande d'électricité est moindre), mieux si ce rechargement est réalisé grâce à une borne de recharge associée à une production photovoltaïque d'électricité. De cette manière, le bilan carbone d'une voiture électrique est ainsi amélioré.

Notons également que les batteries des voitures électriques sont composées de lithium, un métal rare dont les gisements mondiaux sont en voie d'épuisement, et dont l'extraction cause de graves dommages environnementaux et posent question en matière sociale compte tenu des conditions de travail des personnes qui extraient ce métal.

D'autres composants des batteries des voitures électriques, comme le nickel, le cobalt, le cuivre et le graphite posent également à peu près les mêmes problèmes d'un point de vue écologique.

Enfin, on sait que les émissions de particules fines dans l'air, très polluantes, sont principalement produites par les véhicules thermiques. Mais, la voiture électrique n'est pas non plus sans participer à ce type d'émissions. En effet, cette pollution est aussi due à l'abrasion des pneus sur les routes. Que ce soit donc une voiture thermique ou une voiture électrique, ce phénomène est causé de la même façon par toutes les sortes de véhicule.

L'enjeu environnemental du recyclage des composantes d'une voiture électrique

La batterie est le composant d'une voiture électrique qui a le plus de conséquences sur l'impact carbone de ce type de véhicule. Comme on l'a vu, lors de son usage, mais aussi lorsqu'elle n'est plus utilisable.

Selon le Code de l'environnement, les fabricants de voitures électriques sont dans l'obligation de prendre en charge le recyclage des batteries qui équipent ce type de véhicules. Compte tenu de la dangerosité des composants d'une batterie d'une voiture électrique, il est en effet strictement interdit de se débarrasser de cette pièce dangereuse pour l'environnement dans une décharge classique.

Devant le succès de plus en plus grand de la voiture électrique en France, des entreprises, notamment en partenariat avec les fabricants de voitures électriques, se spécialisent de plus en plus dans la récupération et le traitement de ces déchets hautement polluants en raison de leurs composants, dont le lithium notamment, mais ces filières ne sont pas encore en mesure de recycler la totalité des batteries usagées, dont le nombre va augmenter dans les années à venir.

S'il est possible dans certains cas de donner une seconde vie à une batterie de voiture électrique qui a dû être remplacée (ce qui est le cas généralement entre 8 et 15 ans d'utilisation), le plus souvent, il faut la démanteler et la recycler, c'est-à-dire récupérer les métaux qui composent une batterie pour au mieux les valoriser, ou les traiter en tant que déchets.

Des techniques spécifiques sont employées aujourd'hui mais elles restent encore à améliorer dans le but de réduire le plus possible l'impact de ce type de recyclage sur l'environnement car il s'agit de procédés polluants qui dépensent beaucoup d'énergie et émettent des gaz à effet de serre.

La voiture à hydrogène, une alternative à la voiture électrique pour rouler vraiment écologique ?

Comme on l'a vu, une voiture électrique est bien plus écologique qu'un véhicule thermique même si de nombreux progrès doivent encore être réalisés notamment en ce qui concerne leurs batteries et le recyclage de leurs composants.

La voiture électrique pourra-t-elle vraiment devenir 100 % écologique ? Rien n'est moins sûr. L'alternative la plus intéressante aujourd'hui est plutôt certainement la voiture à hydrogène. Cette dernière ne fonctionne pas grâce à des batteries qu'il faut recharger en électricité mais à l'aide de piles à combustible qui, en couplant de l'hydrogène et de l'air, fabriquent de l'électricité beaucoup moins polluante donc.

L’hydrogène permet ainsi de produire une énergie électrique totalement renouvelable et respectueuse de l’environnement.

De plus, une voiture qui fonctionne de cette manière avec de l'hydrogène ne produit aucuns rejets néfastes dans l'atmosphère, seulement de l'eau sous forme de vapeur.

Par Valérie Schneider - Publié le 29/04/2019 - Mis à jour le 31/10/2023

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